Chers(ères) sympathisants(es),


Les temps sont dures, tout le monde le sait, les crises se succèdent, nul ne peut l’ignorer, et notre refuge comme tant d’autres est en souffrance actuellement. Il n’est pas aisé pour nous de nous plaindre, nous ne sommes pas adeptes de la discipline et ça n’a jamais été dans notre culture associative. Nous rendons compte de nos actions évidemment, leurs conditions, les malheurs du quotidien, promouvons autant que faire se peut nos adoptions et nos combats mais pour le reste, nous avons toujours eu pour discipline de tenter de nous débrouiller seuls. Nous allons tâcher de faire court, promis, mais lire cette tribune jusqu’au bout dans un univers de l’instantanéité prouvera votre attachement à notre cause et la relayer sera peut-être salvateur car nous avons vraiment besoin de votre aide aujourd’hui, c’est presqu’une question de vie ou de mort !


Vous avez pu le lire au fil des publications tant sur les réseaux sociaux que dans les médias partenaires qui nous soutiennent, les difficultés s’accumulent depuis l’émergence de ce foutu covid-19. Cette première crise a connu bizarrement deux grands temps.


Suite au premier confinement, la météo étant clémente, l’ennui profond sûrement, une vague d’adoptions a eu lieu mais cela n’a pas tant profité aux refuges du pays qu’aux éleveurs (petits ou grands) puisque nous connaissions des conditions d’accès difficiles (visite sur rendez-vous, conditions sanitaires,…). Les exigences sanitaires étaient tellement strictes que l’activité générale en a pâti alors que tous nos coûts étaient maintenus puisque le refuge doit être entretenu et les animaux soignés, quoi qu’il arrive. Au surplus, les voyages étant compliqués ou impossibles, les Belges sont restés au pays et notre service de pension a également été délaissé.


Nous n’avons que des frais fixes mais contrairement au monde économique « standard », aucun droit passerelle pour nous, aucune prime étatique, aucune indemnité, hormis quelques broutilles nécessitant d’introduire des dossiers à peine croyables et une courte période de chômage covid pour notre personnel administratif, mais des aides en rien comparables aux montants alloués au secteur marchand. Nous ne souhaitons pas opposer les malheurs, attention soyons bien clairs, il ne s’agit que d’un simple constat. Le sentiment que cela nous a laissé est que notre importance était négligeable aux yeux de nos dirigeants, pourtant, nous sommes un quasi service public !


Aujourd’hui, par effet boomerang, le refuge est bondé, et a connu plusieurs périodes de saturation au fil de l’an ainsi qu’en 2021, ce qui n’était jamais arrivé dans notre histoire, en raison de la crise économique et financière actuelle mais aussi du désamour ou la résignation consécutifs aux achats compulsifs de la période covid. La vie ayant repris son court et les occupations de tout un chacun aussi, certains animaux sont devenus trop encombrants ou impossibles à assumer financièrement en raison de la hausse des coûts de chaque ménage, voir un mixte de ces deux faits et nous en sommes encore les victimes. Les refuges se remplissent donc mais les candidats adoptants se raréfient.


Pourtant, à nouveau, tous nos coûts sont maintenus et augmentent même (les soins vétérinaires, les frais d’entretien, le staff, les consommations, l’eau, les produits d’entretien, …) et nous n’avons aucune aide, ni subside ou si peu. L’eau est nécessaire aux entretiens, le prix de l’électricité a triplé, ne parlons pas du mazout, notre service vétérinaire externe vient de nous soumettre une proposition d’indexation de ses coûts,… nous craignons vraiment de ne pas pouvoir tenir sous la multitude des chocs.


Au-delà, épiphénomène de l’époque médiatico-publicitaire, les petits refuges historiquement soutenus par la bienveillance et l’attachement de personnes qui prenaient la décision de léguer ce qu’elles possèdent à la cause animale au niveau local, le font aujourd’hui auprès des grosses structures nationales ou internationales qui accumulent les richesses quand d’autres comptent les centimes ou font les fonds de tiroirs. Ayez la chance via votre carnet d’adresses d’être au centre d’une émission sur la première chaîne TV nationale et vous n’aurez plus à vous soucier de votre pérennité, les jours heureux se succèderont, vous aurez même les moyens de promouvoir davantage la captation de legs via des campagnes publicitaires, c’est une forme de cannibalisation du secteur via une position financière dominante. Le capitalisme associatif.


Depuis quelques temps, les legs et les dons au profit de notre refuge s’amenuisent également à ce titre, d’autant que nous sommes situés dans l’une des régions les plus paupérisées du pays, renforçant le sentiment d’emballement que nous connaissons auquel s’adjoint désormais le permis d’adoption, qui est sans doute une bonne mesure (il faudra l’évaluer sur le long terme), mais ajoute actuellement de la complexité au processus d’adoption et décourage certains.


Nos bénévoles et notre équipe se démènent vraiment (et nous les remercions si chaleureusement) pour faire vivre notre refuge mais notre inquiétude est vive, plus vive que jamais aujourd’hui. Nous ne cessons d’entendre parler de faillite, de fermetures, … et nous craignons de ne pouvoir supporter une nouvelle vague de difficultés sans aides externes, sans davantage de soutien. Cette tribune est donc un appel au monde politique, quel que soit le niveau de pouvoir, communal, régional, provincial ou fédéral qui a oublié l’existence du monde associatif dans ces crises mais un appel aussi à un mouvement solidaire de tout un chacun pour soutenir davantage les petits refuges locaux oubliés dont nous faisons objectivement partie.


Vous êtes actuellement plus de 40.000 amis à suivre cette page. Si chacun prend la décision de verser 1€ par mois par ordre permanent au refuge, notre budget annuel serait bouclé ! Tout le monde ne le fera pas, il serait utopique de le penser, mais les petites ruisseaux font les grandes rivières, ensemble nous pouvons sortir la tête de l’eau mais l’aide de nos sympathisants est aujourd’hui ultra nécessaire !


Si vous le souhaitez, vous pouvez verser votre obole au profit de l’Etoile de Bonté sur le compte AXA de l’association BE97 8002 2008 0449. Notre reconnaissance sera sans limites ! Les dons en nature sont également importants comme les produits d’entretien mais nos équipes font régulièrement des campagnes de sensibilisation et des collectes à cet effet.


Nous vous remercions par avance de votre attachement à notre refuge, à votre refuge local, et comptons sur vous pour survivre à cette crise car nous en sommes-là, sans catastrophisme exagéré, dans une lutte entre la vie et la mort.
Merci à celles et ceux qui auront pris le temps de lire cette longue publication et la relayer,


La team EDB

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